Consécration et hérésies de mode
Posté Attualità, Opinioni, Opinions
de Laurence Yème
Souvent la mode surprend, pharm laisse coi, see intrigue. C’est un fait. On ne l’en blâmera pas, advice la mode est faite pour cela. On s’en délecte, on s’en amuse. Mais quel regard portons nous vraiment sur ces créations ? Quand le plaisir et l’inconscient s’en mêlent…
Allez savoir comment, grâce à la sombre alchimie de nos envies, de nos sentiments et de nos personnalités, il nous est permis d’apprécier ou de détester des pièces aux antipodes de nos goûts ordinaires. De fantasmer irrémédiablement sur quelque chose qu’on n’oserait jamais – au grand jamais – porter au quotidien, ou d’aimer à la folie une vieille chose informe, passée de mode et importable en dehors de chez soi.
Lace boots haut perchées
Aperçue sur les podiums, omniprésente dans les magazines, sur les blogs fashion-addicts, a surgi une véritable hérésie. Les boots lacées, largement compensées ou à talons vertigineux. Traduisez par « une paire de chaussures, à mi-chemin entre les bottillons alpins, les patins à glace et les basket, affublées de talons vertigineux caoutchoutés ou d’une semelle compensée digne de talons aiguilles ». Black-out. Néant. Incompréhension totale. Jusqu’à ce qu’apparaisse, au défilé automne-hiver 2010, le modèle de chez Chloé, suivi de son pâle placebo de chez Topshop. Impressionnante métamorphose d’un monstre. La noblesse des matières et des coloris, la finesse d’une ligne, ont su faire d’un godillot infâme une divine paire de chaussures, féminines, simples et décalées, Vertigineuses et solidement ancrées sur le bitume, à donner l’envie d’aller grimper les sommets.
Fascination du pire
Etrange sensation. Est-ce donc simplement le luxe ? Une certaine classe, une excellente finesse, la pureté et la simplicité des matières, des courbes parfaites et un incessant rappel vintage. Ces chaussures, au prix indécent, jamais je n’imaginerais les acheter, encore moins les porter au quotidien. Et pourtant… Dans l’excès le plus total, leur perfection me fascine, détourne mon regard et suscite mon vif intérêt. Je vois avant tout la beauté de l’objet, son esthétique imparable. L’inquiétude me gagne. Je reluque maintenant les vitrines comme si je visitais un musée…