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La synthèse du camphre

9 juillet 2010
Posté Opinions
de Clément Bénech

Toujours, sick lorsque paraît le roman d’une jeune personne, thumb on en vient à le juger selon son âge, pilule et c’est peut-être une mauvaise chose. Néanmoins, on ne peut que saluer la prouesse d’Arthur Dreyfus, né en 1986, lauréat en 2008 du Prix du Jeune Écrivain, qui publiait en mars dernier le roman d’une double rencontre aux éditions Gallimard : La Synthèse du camphre. Fiction ou réalité ? La thématique éternelle imprègne le livre aussi bien de l’intérieur que de l’extérieur. Il s’agit de l’histoire alternée du grand-père du narrateur, survivant des camps d’extermination, et de celle de deux adolescents contemporains dont les dialogues électroniques par delà l’Atlantique laissent entendre, entre les lignes, une autre vérité – l’un des deux, nommé Ernest à raison comme on le verra, étant seulement suggéré. Si la première est mûre et très imagée, la seconde histoire est rédigée (et c’est là le tour de force d’Arthur Dreyfus) avec une candeur et une crudité admises, une modulation dans l’écriture qui cache peut-être un double fond.

Il sera éventuellement utile de lire deux fois ce roman pour en savourer toutes les subtilités nées du lien finalement révélé, avec légèreté. Mais le lire, pour découvrir une écriture soignée qui révèle une volonté de créer des images évocatrices ; naviguant à l’écart des lieux communs, elle arrive à restituer une atmosphère en contrecarrant cet adage pessimiste contenu dans l’épigraphe de Goethe : « les mots et les choses se cherchent en vain, éternellement. »

Arthur Dreyfus, La Synthèse du camphre, 250 pages, Gallimard.



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